Dans l’atelier de Vincent Josse…
A chaque fois que je gagne mon atelier, la nuit tombée, les enfants couchés, j’emmène mon iphone, ma musique et mes podcasts… j’aime écouter les dernières émissions de l’atelier pour commencer… tranquillement le jingle de « France Inter » me plonge dans l’annonce d’un bain chaud…
Ce soir, Stéphane Hessel lit de la poésie et oppose brillamment éthique et morale. Puis vient Michel Galabru, cet auguste blanc, dont la voix caverneuse fait vibrer les fils de fer rouillés qui façonnent le squelette de mes sculptures en formation..
J’aime laisser mon esprit se laisser porter par ces vies mises en scène avec tant de délicatesse…
Mes mains s’actionnent, comme directement en lien avec ces pensées, portées ce soir, dans la froide humidité de mon atelier… Je mélange des pigments pour laisser reposer avant les premiers trempages. Je repousse ce moment pour la fin de nuit, tant le plaisir de façonner avec les mains cette pâte glacée est agréable. Je tourne autour des constructions : j’observe, je questionne, est-ce que cela me convient ? quelle histoire elle me raconte..
J’arrête l’émission le temps de remplir un peu mon verre de vin, dans la maison, au bout du jardin, chauffée…
J’écoute, tout le monde dort, et j’écris…
Au lieu d’une photo, ce soir : des mots d’atelier.